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WEB SUMMIT : CASH IS DEAD

Cash is dead, what's next to go? (Nikolay Storonsky of Revolut, Zach Perret of Plaid, Anne Boden of Starling Bank, Felix Salmon of Axios)

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Zach Perret, Le cash est-il mort et les agences traditionnelles avec ?

Non le Cash n'est pas mort. Tout le monde a encore de l'argent liquide, utilise de l'argent liquide. C'est incroyablement répandu. Nous avons assisté à un changement massif vers les FinTech.C'est vrai que de plus en plus, le concept d'avoir tout son argent dans une succursale bancaire physique, où l'on va parler à son conseiller, c'est du passé. Les gens disent qu'ils veulent utiliser la finance numérique, utiliser les produits FinTech pour interagir avec leur banque ou interagir avec leur argent d'une manière qui ne nécessite pas de parler à un humain, de prendre un téléphone, d'imprimer des documents, de les envoyer aux conseillers. Je pense que nous en sommes aux premières étapes de la transformation numérique de la finance. Nous voyons un grand nombre de consommateurs commencer à utiliser les produits FinTech, mais sans se convertir à 100% aux FinTech ou neo banques. Mais je pense que nous verrons cela au cours des deux prochaines années.

Anne Boden, vous dirigez l'une des néo-banques britanniques les plus prospères du Royaume-Uni. https://www.starlingbank.com/ Les clients vous disent vraiment etre mécontents de leurs anciennes banques et à la recherche d'un nouveau modèle ?

Je pense qu'en ce moment, les clients expérimentent beaucoup d'outils et d'applications dans toutes sortes d'aspects de leur vie quotidienne. Et les banques traditionnelles n'ont pas suivi le rythme. Depuis la crise financière, les banques se sont concentrées sur leurs propres problèmes, mais l'ancien système a quelque chose de cassée et comme je ne pouvais pas réparer l'ancien système. Alors j'ai démissionné pour ouvrir une néo-banque. La façon la plus simple de donner aux clients ce qu'ils voulaient était de démissionner et de créer une nouvelle banque. Et en ce moment, nous avons une foule de gens, des millions de personnes qui adoptent cette nouvelle technologie, qui adoptent les FinTech et qui utilisent de nouvelles banques et applications pour leur vie quotidienne.

Visiblement on ne peut changer une grande banque de l'intérieur, faut-il forcément être indépendant ? Les banques traditionnelles vont-elles mourir ?

Je pense que ce qui va se passer dans l'industrie, c'est deux ou trois choses. Toutes les grandes banques copieront absolument tout ce que nous ferons au cours des deux prochaines années, de sorte qu'elles auront toujours deux ans de retard, mais elles copieront absolument tout. Et la question est de savoir s'ils vont copier cela en plus de leur infrastructure existante. Et donc le faire à un coût de plus en plus élevé. Ce n'est donc plus une bataille de l'innovation. C'est la bataille des coûts, et ils ne pourront pas suivre et finiront par réaliser qu'ils doivent se concentrer sur certains secteurs d'activité, ou sur la distribution, qu'ils devront faire des choix, et nous aurons alors une reconfiguration du secteur bancaire traditionnel.

Un exemple : que se passe-t-il normalement lorsqu'une grande banque achète une société de technologie ? Ils vous disent que rien ne changera jamais, que vous continuerez à avoir une totale liberté, puis le lendemain, ils vous disent juste "utilisez notre système RH, c'est plus simple non ?" Et le puis le surlendemain , "utilisez notre e-mail." Et c'est une pente glissante. Et en quelques années, l'innovation cessera d'exister, et l'organisation ne peut plus aller de l'avant. Le problème avec les FinTech et les néo-banques, c'est que nous avançons très, très vite. Vous savez, nous faisons en un mois ce que j'ai fait pendant des années dans une banque traditionnelle, j'étais là. Je faisais partie de ce système. Et j'ai démissionné pour cela

Lorsque nous avons discuté de ce sujet plus vaste avec les gens des banques traditionnelles un des points clés est la réglementation. Et plus on grossit, plus il y a de réglementation et plus il faut faire les choses de façon traditionnelle. Et les néo-banques, telles que la Starling Bank, doivent respecter exactement les mêmes règles que les grandes banques, les mêmes normes. Nos processus d'approbation doivent être à la hauteur. Nous devons avoir divers comités, mais les produits sont évolutifs. La différence réside dans le fait que nos processus sont adaptés à l'objectif cible. Et les gens de l'équipe sont passionnés par l'exécution. Nous sommes tous poussés par le désir de changer les services financiers en mieux, et c'est la grande différence,

Nikolay Storonsky êtes vous d'accord ? Quand avez-vous lancé REVOLUT?

Il y a quatre ans. Nous l'avons d'abord lancé au Royaume-Uni, puis en Europe et maintenant nous sommes présents dans cinq pays en dehors de l'Europe ce qui nous amène à 35 pays. Je suis d'accord avec l'affirmation qu'il est impossible de faire quoi que ce soit dans un système traditionnel. Premier problème : les processus , parce que les processus sont construits sur de vieux outils, mais aussi en deuxième lieu les équipes. Si vous n'avez pas des gens ayant une mentalité différentes et les compétences nécessaires pour construire les produits nouveaux c'est impossible. Et troisièmement, il y a le processus d'approbation. Dans le business traditionnel, vous avez besoin de passer par de nombreux comités, quand je travaillais au Credit Suisse ou j'ai lancé un produit, j'ai eu besoin de recevoir des signatures de 14 comités, un seul pour m'a pris deux ans. Il faut donc du temps pour faire les choses dans le modèle traditionnel.

Par exemple si on parle service clients une banque traditionnelle avec 9 millions de clients aura seulement 500 personnes dans le support client. Si vous prenez dans une banque traditionnelle avec 9 millions de clients, ils auront probablement 5000 personnes en relation clients Et pourtant vous êtes sur la même nécessité de conformité, mais leurs systèmes sont hautement automatisés. Tout est basé sur des modèles, des ingénieurs, des scientifiques qui construisent des modèles pour prédire certaines choses avec précision, mais qui n'ont pas besoin de fonctionner avec des milliers et des milliers de personnes.

Où se joue l'avenir de la FINTECH ? Chine ?

Plutôt UK mais nous avons tous un oeil tourné vers la Chine.

Le législateur britannique a compris l'opportunité, donc les deux choses se sont passées en parallèle, tout d'abord la directive sur les services de paiement en Europe (...) puis vous avez la seconde voie que sont les néo banques. On regarde tous la Chine évidemment. Nous sommes tous très, très, très passionés et nous nous demandons comment ces deux mondes vont coexister ? Allons-nous nous réveiller soudainement un matin et nous rendre compte que l'Europe et le Royaume-Uni en sont à l'âge de pierre comparativement à ce que vivent les gens dans d'autres parties du monde ? Nous sommes en train de vivre une grande liberté pour faire ce qui est bien pour les clients. Au Royaume-Uni à l'heure actuelle, la question est de savoir si nous resterons à la traîne en ce qui concerne les technologies.